Gaslighting médical : 10 stratégies pour reprendre le pouvoir sur votre santé

Oct 3, 2025 | Voix féministes

Le gaslighting médical touche particulièrement les femmes confrontées à des troubles menstruels ou des problèmes de poids émotionnels. Combien de fois avez-vous entendu « c’est dans votre tête », « c’est juste du stress » ou « vous devriez perdre du poids » alors que votre corps hurle qu’il se passe quelque chose ? Cette invalidation systématique de vos ressentis corporels n’est pas une fatalité. Il est temps de reprendre le pouvoir et d’exiger d’être entendue. Après cinq ans à accompagner les femmes, je vous propose mes solutions pour mettre fin à ce gaslighting.

gaslighting médicale à Lille

Qu’est-ce que le gaslighting médical exactement ?

Le gaslighting médical désigne cette manipulation psychologique où un professionnel de santé minimise, ignore ou nie vos symptômes. Cette forme de violence médicale vous fait douter de votre propre perception corporelle. Le gaslighting médical prend racine dans des biais bien documentés : les femmes attendent 16 minutes de plus que les hommes aux urgences, leurs douleurs sont moins prises au sérieux, et leurs symptômes sont souvent attribués à l’anxiété ou à l’hystérie.

Pour les femmes souffrant de troubles menstruels comme l’endométriose, le SOPK ou l’adénomyose, le gaslighting médical retarde le diagnostic de 7 à 10 ans en moyenne. Pendant ce temps, votre qualité de vie se dégrade, votre fertilité peut être compromise, et vous commencez à croire que vous exagérez vraiment votre douleur.

Concernant les kilos émotionnels, le gaslighting médical se manifeste différemment mais tout aussi violemment. Chaque symptôme devient une conséquence de votre poids : fatigue chronique, douleurs articulaires, troubles digestifs, tout est réduit à « perdez 10 kilos et on verra ». Cette approche ignore complètement les traumatismes, le stress chronique et les dérèglements hormonaux qui créent ces kilos émotionnels en premier lieu.

Stratégie 1 : Tenir un journal détaillé de vos symptômes

Face au gaslighting médical, votre première arme est la documentation rigoureuse. Notez quotidiennement vos symptômes avec précision : intensité sur une échelle de 1 à 10, moment de la journée, durée, facteurs déclenchants ou apaisants. Pour les troubles menstruels, tracez vos cycles, l’intensité des saignements, les douleurs pelviennes, les troubles digestifs associés, les migraines.

Cette traçabilité objective combat le gaslighting médical en transformant votre ressenti subjectif en données mesurables. Un médecin peut minimiser « j’ai mal », mais difficilement contester « douleurs pelviennes niveau 8/10 pendant 6 jours consécutifs chaque cycle depuis 18 mois, nécessitant 3 jours d’arrêt de travail mensuel ».

Pour les kilos émotionnels, documentez aussi vos émotions, vos envies alimentaires compulsives, les moments de stress. Ce journal révèle souvent des patterns que le gaslighting médical refuse de voir : la prise de poids après un traumatisme, les kilos qui s’installent pendant une période de burn-out, le lien entre rechutes et événements émotionnels.

Stratégie 2 : Maîtriser le vocabulaire médical de vos symptômes

Le gaslighting médical s’appuie sur un déséquilibre de pouvoir renforcé par le jargon médical. Reprenez du pouvoir en apprenant à nommer précisément ce que vous vivez. Au lieu de « j’ai mal au ventre pendant mes règles », dites « je souffre de dysménorrhée invalidante résistante aux AINS avec irradiation lombaire ».

Remplacez « je suis fatiguée tout le temps » par « j’expérimente une fatigue chronique avec malaise post-effort ». Cette précision linguistique force le professionnel à vous considérer différemment et complique le gaslighting médical habituel.

Pour les troubles menstruels, apprenez les termes : ménorragies (règles abondantes), métrorragies (saignements entre les règles), dyspareunie (douleurs pendant les rapports), spotting, syndrome prémenstruel sévère. Pour les kilos émotionnels, parlez d’hyperphagie émotionnelle, de cortisol chroniquement élevé, de résistance à l’insuline liée au stress, de trauma somatisé.

Stratégie 3 : Préparer vos consultations comme un procès

Face au gaslighting médical, chaque consultation devient un exercice de plaidoirie. Préparez un document d’une page maximum récapitulant : vos symptômes principaux, leur évolution temporelle, les traitements déjà essayés, les examens déjà réalisés, et vos questions précises.

Cette préparation démontre votre sérieux et complique le gaslighting médical expéditif du « c’est le stress, au revoir ». Amenez vos anciens résultats d’analyses, vos comptes-rendus d’imagerie. Si on vous a fait des bilans hormonaux, amenez-les même s’ils datent. Le gaslighting médical adore répéter « tout est normal » sans même regarder les résultats antérieurs.

Préparez aussi mentalement vos réponses aux minimisations habituelles. Quand on vous dira « les règles douloureuses, c’est normal », vous répondrez « des douleurs nécessitant des opiacés et m’empêchant de travailler ne sont pas normales ». Quand on réduira vos kilos émotionnels à « mangez moins, bougez plus », vous exposerez l’historique traumatique ou le burn-out qui a précédé la prise de poids.

Stratégie 4 : Exiger des examens et refuser le déni

Le gaslighting médical prospère dans le flou diagnostique. Refusez de quitter un cabinet sans plan d’action concret. Si vos symptômes persistent, vous avez le droit à des investigations. Pour des douleurs pelviennes chroniques évoquant l’endométriose, exigez une IRM pelvienne ou une échographie endovaginale par un radiologue spécialisé, pas juste une écho classique.

Le gaslighting médical dira souvent « attendons encore un peu ». Non. Si vous souffrez depuis des mois avec impact sur votre qualité de vie, c’est déjà trop long. Demandez explicitement : « Quels examens allez-vous prescrire pour explorer ces symptômes ? » Si la réponse est « aucun », demandez que ce refus soit noté dans votre dossier médical.

Pour les kilos émotionnels résistants à tout régime, réclamez un bilan hormonal complet : thyroïde (TSH, T3, T4, anticorps), cortisol, insuline à jeun, bilan métabolique. Le gaslighting médical adore ignorer les dérèglements hormonaux sous-jacents aux kilos émotionnels, préférant vous culpabiliser sur votre « manque de volonté ».

Stratégie 5 : Se faire accompagner aux consultations importantes

Le gaslighting médical opère souvent dans l’isolement du face-à-face. Amenez une personne de confiance lors des consultations cruciales. Un témoin change radicalement la dynamique. Le professionnel de santé mesure ses mots différemment, et vous avez un soutien émotionnel si le gaslighting médical se manifeste malgré tout.

Cette personne peut prendre des notes pendant que vous vous concentrez sur l’échange, et témoigner ensuite de ce qui s’est réellement dit. Le gaslighting médical inclut parfois la négation de propos tenus lors de consultations précédentes. Avoir un témoin limite cette manipulation.

Demandez aussi explicitement si votre accompagnant peut entrer avec vous. Si le professionnel refuse sans raison médicale valable, c’est déjà un signal d’alerte. Vous êtes majeure et capable, mais vous avez le droit d’être soutenue face au gaslighting médical systémique qui épuise psychologiquement.

Stratégie 6 : Changer de professionnel sans culpabilité

Vous ne devez rien à un soignant qui pratique le gaslighting médical. Si après deux consultations vos symptômes sont toujours minimisés, partez. Le gaslighting médical n’est pas une fatalité de la médecine, c’est le fait de certains praticiens dont les biais cognitifs ou le manque de formation les rendent incapables de vous soigner correctement.

Cherchez activement des professionnels réputés pour leur écoute des troubles menstruels ou des problématiques de poids complexes. Demandez des recommandations dans des groupes de patientes. Le bouche-à-oreille reste la meilleure arme contre le gaslighting médical institutionnalisé.

N’hésitez pas à consulter des spécialistes directement : un gynécologue spécialisé en endométriose pour des douleurs pelviennes, un endocrinologue pour des kilos émotionnels résistants avec suspicion de dérèglement hormonal. Le gaslighting médical est souvent moins présent chez les spécialistes confrontés quotidiennement à ces pathologies complexes.

Stratégie 7 : Utiliser les ressources associatives et communautaires

Le gaslighting médical vous isole en vous faisant croire que vous êtes seule à vivre cette invalidation. Connectez-vous avec des associations de patientes : EndoFrance pour l’endométriose, SOPK Europe pour le syndrome des ovaires polykystiques, Gros pour les discriminations liées au poids.

Ces communautés partagent des listes de praticiens recommandés, des stratégies concrètes face au gaslighting médical, et surtout une validation de votre vécu. Quand le système médical vous dit que vous exagérez, ces espaces vous rappellent que le gaslighting médical est une réalité documentée, pas une invention de votre esprit.

Les associations proposent aussi des outils : questionnaires validés pour évaluer la sévérité de vos symptômes, guides pour préparer vos consultations, modèles de lettres pour contester un refus de soins. Armez-vous contre le gaslighting médical avec ces ressources collectives.

Stratégie 8 : Faire appel à des approches complémentaires

Face au gaslighting médical de la médecine conventionnelle, les approches holistiques offrent souvent l’écoute et la validation qui vous manquent. Un thérapeute holistique spécialisé dans les troubles menstruels ne niera pas votre douleur, mais cherchera à comprendre ses origines multifactorielles : déséquilibres hormonaux, inflammation chronique, stress, traumatismes.

Pour les kilos émotionnels, l’approche holistique reconnaît ce que le gaslighting médical refuse de voir : vos kilos protègent quelque chose, racontent une histoire, répondent à un besoin émotionnel non comblé. Cette validation transforme radicalement votre rapport à votre corps et à votre guérison.

La naturopathie, la sophrologie, l’hypnose thérapeutique, l’ostéopathie, la médecine traditionnelle chinoise peuvent compléter (jamais remplacer en urgence) le parcours médical. Ces praticiens sont souvent plus formés à l’écoute corporelle et moins enclins au gaslighting médical standardisé.

Stratégie 9 : Développer une écoute corporelle affûtée

Le gaslighting médical vous déconnecte de votre corps en vous faisant douter de vos perceptions. Reconnecter avec vos sensations corporelles devient un acte de résistance. Pratiquez régulièrement le body scan : allongée, portez votre attention sur chaque partie de votre corps, notez les tensions, les douleurs, les zones de confort.

Cette pratique développe une expertise de votre propre corps qu’aucun gaslighting médical ne peut démonter. Vous savez, avec une certitude inébranlable, que cette douleur pelvienne est différente de simples crampes menstruelles. Vous reconnaissez la fatigue spécifique des troubles hormonaux versus une simple fatigue passagère.

Pour les kilos émotionnels, l’écoute corporelle vous permet de distinguer la faim physiologique de la faim émotionnelle. Le gaslighting médical veut vous faire croire que vous « manquez de volonté ». L’écoute corporelle révèle que votre corps cherche à s’apaiser par la nourriture face à des émotions non régulées, ce qui demande un accompagnement thérapeutique, pas de la culpabilisation.

Stratégie 10 : Revendiquer votre expertise de patiente experte

Après des années de troubles menstruels ou de lutte avec des kilos émotionnels, vous êtes devenue une experte de votre condition. Le gaslighting médical voudrait que vous restiez dans une posture de « malade ignorante » face au « médecin sachant ». Refusez cette dynamique.

Vous connaissez votre corps mieux que quiconque. Vous avez lu, recherché, testé, observé. Cette expertise patiente a autant de valeur que les connaissances théoriques du praticien. Un bon soignant reconnaît cette expertise et construit une alliance thérapeutique collaborative. Un soignant pratiquant le gaslighting médical se sentira menacé par votre savoir.

Affirmez clairement : « J’ai fait des recherches sur mes symptômes », « Je connais mon corps et ce niveau de douleur n’est pas normal pour moi », « J’ai besoin que vous m’écoutiez vraiment ». Cette affirmation de pouvoir déstabilise le gaslighting médical habituel et force une relation plus équilibrée.

Reprendre le pouvoir : une démarche globale de santé

Combattre le gaslighting médical dépasse la simple quête de diagnostic ou de traitement. C’est reprendre le pouvoir sur votre santé, votre corps, votre récit. C’est refuser que le système médical vous dépossède de votre savoir intime sur vous-même.

Pour les femmes souffrant de troubles menstruels, sortir du gaslighting médical signifie enfin accéder à des soins adaptés, un diagnostic précis, des traitements efficaces. Mais surtout, cela signifie que votre souffrance est enfin nommée, reconnue, validée. Vos années de douleur n’étaient pas « dans votre tête ».

Pour celles luttant avec des kilos émotionnels, échapper au gaslighting médical ouvre la voie à une compréhension globale de votre situation. Vos kilos ne sont pas un échec moral mais une réponse adaptative de votre corps à des situations difficiles. Cette perspective change tout : de la honte, vous passez à la compassion et au travail thérapeutique profond.

L’accompagnement holistique : une alternative au gaslighting médical

Face au gaslighting médical de la médecine standardisée, l’approche holistique personnalisée offre un espace de validation et de compréhension. À Lille, des thérapeutes spécialisés dans les troubles menstruels et les kilos émotionnels proposent un accompagnement sur mesure qui honore votre vécu et votre ressenti corporel.

Cette approche intègre la complexité de votre situation : historique médical, parcours de vie, traumatismes, stress chronique, déséquilibres hormonaux, alimentation, état émotionnel. Le gaslighting médical réduit, l’approche holistique embrasse la globalité. Elle reconnaît que vos symptômes ont du sens dans votre histoire unique.

L’accompagnement personnalisé signifie qu’aucun protocole standardisé ne vous sera imposé. Votre thérapeute construit avec vous un parcours de soin adapté à vos besoins spécifiques, vos objectifs, votre rythme. Cette co-création thérapeutique est l’antithèse du gaslighting médical paternaliste.

Conclusion : Votre ressenti corporel est votre boussole

Le gaslighting médical prospère tant que vous doutez de votre propre perception. Chaque fois que vous légitimez votre ressenti corporel malgré l’invalidation médicale, vous reprenez du pouvoir. Vos symptômes sont réels. Votre douleur mérite d’être prise au sérieux. Votre corps vous parle et vous avez le droit d’être entendue.

Les 10 stratégies présentées ici ne sont pas simplement des tactiques de communication médicale. Ce sont des outils de réappropriation de votre santé face au gaslighting médical systémique. Utilisez-les, adaptez-les, partagez-les. Nous sommes des millions à avoir subi ce déni de nos réalités corporelles.

Si vous souffrez de troubles menstruels non diagnostiqués ou de kilos émotionnels résistants, sachez que le gaslighting médical n’est pas une fatalité. Des professionnels formés à l’écoute corporelle, à la complexité hormonale, aux traumatismes et au stress chronique existent. Cherchez-les, ils transformeront votre parcours de santé.

Votre corps n’est pas votre ennemi. Il communique, alerte, protège. Le gaslighting médical vous coupe de cette sagesse corporelle. Reconnectez-vous à elle, faites-lui confiance, défendez-la. C’est votre droit le plus fondamental et votre pouvoir le plus puissant.